« Avec mon ex, je n’aimais pas avoir des pratiques masturbatoires s’il était présent dans la maison. Il y a peut-être un tabou au sein du couple, car même si on parlait du sujet ensemble, je préférais être seule, ne pas être dérangée. » Mélanie (ce prénom a été changé), 36 ans, a le verbe facile sur les sujets concernant la sexualité. Pourtant, la trentenaire saisit là une question qui reste en suspens au sein de certains couples : quelle place donner à la masturbation, le fait de se faire plaisir soi-même et en solitaire, quand on partage déjà une sexualité à deux ?
« Le tabou autour de la masturbation dans les couples persiste en raison de facteurs culturels, religieux et psychologiques, bien que les mentalités évoluent progressivement », explique la sexologue Juliette Pretat-Palacio. « L’éducation sexuelle dans de nombreux pays, dont la France, a longtemps été incomplète ou axée uniquement sur la reproduction, laissant de côté les discussions sur la sexualité individuelle et le plaisir. Ce manque de connaissances a renforcé le tabou, en laissant la masturbation dans l’ombre alors même qu’il s’agit d’une pratique saine, avec de nombreux bienfaits pour le bien-être physique et mental. »
Aujourd’hui encore, on peut donc toujours entendre des préjugés de la part de certains partenaires, accusant l’autre de tromperie lorsqu’il ou elle s’adonne à l’onanisme. Selon un sondage Ipsos-Digital pour Durex, mené en février 2024, la moitié des personnes interrogées estimait que la masturbation faisait partie des jeux sexuels communs, 29 % que la masturbation était un plaisir à pratiquer seul et 6 % encore que se masturber revenait bien « à tromper » l’autre.
Un acte égoïste ?
« Dans les couples, la sexualité est souvent perçue comme un élément clé de l’intimité et du lien. Lorsqu’un partenaire se masturbe, cela peut être interprété comme un signe d’insatisfaction, voire de rejet », décrypte Juliette Pretat-Palacio.
« Une étude sur les comportements sexuels a montré que certains partenaires perçoivent la masturbation de l’autre comme un acte égoïste ou une remise en cause de leur capacité à satisfaire l’autre, poursuit-elle. Cette idée que la masturbation est une forme de trahison découle en partie de l’idée que le plaisir sexuel doit être partagé exclusivement dans le cadre conjugal. »
À LIRE AUSSI Masturbation féminine : le recul d’un tabouStéphanie Van Oost, psychothérapeute citée par la RTBF, rappelle, de son côté, que la masturbation et les rapports sexuels sont « deux sexualités différentes ». Elle précise : « Il y a un rapport de soi à soi et un rapport de soi à l’autre. Le plaisir solitaire a des avantages : il permet de connaître son corps et de se reconnecter à soi, mais il peut aussi donner lieu à un jeu avec le partenaire. »
Seul point de mise en garde selon elle : « Si le plaisir solitaire devient une sexualité de substitution, qu’il est pratiqué avec excès, et entraîne un arrêt de la sexualité dans le couple. Il faudra alors sans doute en discuter, voire consulter un spécialiste. »
L’expertise de son propre corps
Avant de pousser la porte d’un cabinet de sexologie, Juliette Pretat-Palacio délivre quelques conseils aux personnes qui auraient envie d’aborder le sujet dans leur couple : « La première étape est de créer un espace sûr où chaque partenaire se sent respecté et écouté. Il est important d’adopter un ton non jugeant et bienveillant. »
Planifiez un moment propice, amenez le sujet avec intérêt et ouverture d’esprit, demandez à l’autre son ressenti et n’hésitez pas à vous appuyer sur des ressources éducatives comme des articles, des livres ou des podcasts sur la sexualité « qui peuvent apporter une perspective neutre et scientifique, aidant à dissiper les malentendus », souligne la sexologue, qui conseille également d’adopter une approche ludique.
À LIRE AUSSI Les animaux se masturbent-ils ? « J’encourage l’échange autour des expériences de plaisir. Chacun peut parler de ce qui lui procure du plaisir, sans nécessairement entrer dans les détails personnels, mais en partageant des aspects comme les zones de confort ou d’exploration, ou des détails concrets sur ce que vous ressentez en vous touchant à tel ou tel endroit. Pour certains couples, intégrer la masturbation dans leur sexualité partagée peut être un moyen de la normaliser. Cela peut également ouvrir de nouvelles perspectives de plaisir en couple. »
Florence, 37 ans, confirme : « Je suis aussi hyperexcitée par le fait de voir mon partenaire se masturber, j’aime bien “l’expertise” qu’il a sur son propre corps, c’est excitant de le voir se faire du bien tout en déculpabilisant au sujet de la masturbation. »
Jardin secret
Cependant, rappelle la sexologue, « il est tout aussi important de respecter les moments où la masturbation est pratiquée individuellement, comme un espace de découverte personnelle ». C’est ce que raconte Pauline, 29 ans, en couple depuis sept ans avec son compagnon. Le duo, qui a commencé sa relation à distance, n’a jamais vu la masturbation comme un obstacle à leur sexualité partagée mais bien comme « quelque chose de normal ».
Pauline ajoute : « Je pense surtout que c’est une question de santé mentale pour nous. Comme on est deux anxieux avec des boulots stressants, ça nous semble normal d’avoir ces moments à soi. C’est comme si la masturbation n’avait pas de rapport avec notre sexualité. »
À LIRE AUSSI Quand les couples s’enregistrent pendant qu’ils font l’amourLà est tout le délicat équilibre entre briser le tabou et respecter le jardin secret de l’autre, ce que Pauline et son partenaire semblent avoir saisi. « Un tabou est une interdiction ou un sujet de honte, généralement imposé par la société, la culture ou la religion, c’est une barrière à la discussion et à la normalisation, souvent chargé de culpabilité », rappelle Juliette Pretat-Palacio.
« Le jardin secret, en revanche, n’a rien de honteux ou de prohibé. Il représente la part intime de chaque individu, un espace où l’on peut se retrouver seul avec soi-même. La masturbation peut parfaitement faire partie de ce jardin secret, tout comme d’autres pratiques personnelles liées au plaisir ou au bien-être. Il s’agit d’un aspect de la sexualité individuelle qui ne doit pas nécessairement être partagé ou discuté, mais qui est respecté par le partenaire. » Alors comment naviguer entre tabou et jardin secret dans le couple ? « La clé réside dans la communication et le respect mutuel », répond encore la sexologue.
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