Viols de Mazan : « Notre absence n’aurait rien changé, il l’aurait droguée », lance Redouan El R. à la barre

, Viols de Mazan : « Notre absence n’aurait rien changé, il l’aurait droguée », lance Redouan El R. à la barre

Se rend-il compte qu’à la barre, il devise plutôt qu’il ne dépose ? Redouan El R., 55 ans, infirmier libéral, répond au Président de la Cour qui se penche sur son parcours sexuel. En résumé : trois à quatre rapports par mois avec sa femme et le soir, très régulièrement, visionnage d’une vidéo pour « décompresser ». L’instruction retrouvera d’ailleurs sur son ordinateur les mots-clés « inceste », « soumission » et « young ». Redouan El R. précise : « J’étais addict à la masturbation… à la pratique sexuelle autonome. C’est plus centré sur moi, ok, mais avec une partenaire je me sentais moins libre. D’ailleurs, il y a une compagnie d’assurance nordique qui recommande ça aux ados pour découvrir leur corps ». La salle se pince, Gisèle Pelicot et sa fille Caroline Darian ont un bref fou rire nerveux. Le Président l’interroge sur sa pratique du libertinage, alors qu’il a une femme qu’il trouve admirable. « J’ai vu un jour à la télévision un débat sur le sujet, avec des témoignages ». Il ira 2-3 fois dans un club dédié, mais n’osera pas se déshabiller et discutera au bar avec des hommes.

« Vous avez proposé à votre femme de vous accompagner ? » « Non, je la connais, elle aurait refusé ». Est-ce l’évocation de la présence éventuelle de sa femme dans cette pratique ? S’est-il soudain vu dans le rôle infect de Dominique Pelicot ? Il enchaîne en s’adressant cette fois à Gisèle Pelicot : « D’ailleurs, je vous demande pardon ». Il dit d’ailleurs » comme si c’était un détail, un passage obligé dont il se débarrasserait. Il aurait tout aussi bien pu dire : « au fait » ou « à propos » ou « Ah ! J’oubliais ». La psychiatre d’Avignon Joëlle Palma, qui l’a examiné, venait d’évoquer son manque d’empathie envers les faits.

Les actes filmés en vidéo

Dans la nuit du 8 au 9 juin 2019, il est chez Dominique Pelicot entre 1 h 58 et 4 h 19. Le rendez-vous s’est organisé la veille sur coco.fr., site aujourd’hui éteint. « Elle dormira, faudra pas lui parler » a précisé le mari de Gisèle Pelicot. Il a fait attendre Redouan El F. sur le parking de Mazan au motif que des invités venus dîner s’attardaient. Il a poireauté, n’a vu sortir personne de la maison. Dominique Pelicot attendait-il que les médicaments agissent sur sa femme ? Puis il a reçu un SMS qui lui disant de venir. Il a trouvé, poursuit-il à la barre, le bonhomme « froid, désagréable ». Il a même eu peur pour son intégrité physique, mais comme, une fois dans la maison, « il s’est déshabillé et bandait, j’étais rassuré sur ses intentions ».

Les enquêteurs retrouveront chez Dominique Pelicot, qui a minutieusement classé et titré des centaines d’heures de vidéos, celles du passage de Redouan El F.. « Vidéo redouan cuni-caresse 1 h 58 » On voit, dit le rapport d’instruction, Gisèle Pelicot bouger légèrement. Redouane El F. s’interrompt quinze secondes et reprend des caresses sur le dos et les seins. « Vidéo doigtage anus 3 h 30 » Caresse avec le pouce dans l’anus de la victime et pénétration doigtale. « Vidéo 4 doigts 4h17 ». On distingue le vagin de la victime dans lequel Dominique Pelicot et Redouane El F. introduisent chacun deux doigts. Au début de l’instruction, ce dernier niera toute pénétration : « Je n’avais pas d’érection, j’ai fait le bon élève, j’étais content de partir ». Mais la vidéo « bonne pipe » lui mettra le nez dans ses contradictions. Il admettra alors douter de l’état de conscience de Gisèle Pelicot et avoir pensé que Dominique Pelicot était le détenteur du consentement de son épouse…

Un discours sans empathie

Évidemment, sa profession d’infirmier libéral interroge la Cour et les parties civiles, d’autant que le témoin du jour était réanimateur au Maroc. Le Président demande à la psychiatre si la déontologie de cette profession ne se prolonge pas dans la vie de tous les jours : « J’aimerais vous dire oui, mais Redouane El. F. fonctionne de manière clivée ». « A priori, l’interroge à son tour Me Camus, l’un des deux avocats de Gisèle Pelicot, il peut identifier une sédation profonde ? » « Il est dans le déni. Dans le déni, on croit ce qu’on a envie de croire. On met sous cloche des éléments gênants de sa vie. Ça permet aux psychés de fonctionner ». La psychiatre ajoute que dans le cas présent, l’intéressé pleure essentiellement sur ses échecs, notamment celui de sa paternité, malgré des tentatives de fécondation in vitro avec ses deux femmes successives.

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Redouan El F. saisit alors le micro et affirme à voix haute : « Aucun expert ne peut sonder l’âme humaine. Vous voulez que je demande pardon une seconde fois ? Je peux ». Puis il déclame avec assurance et conviction : « Le drame de Mme Pelicot est que sa trajectoire de vie a croisé celle de M. Pelicot ». « Et pas la vôtre ? », réplique aussitôt l’avocat général. « Notre drame à tous (les 51 prévenus NDLR) c’est d’avoir croisé Dominique Pelicot. C’est le choc, pour chaque cas, de trois trajectoires de vies. Il y a trois acteurs. Enfin… deux… elle était absente ». La salle est sidérée. Il continue : « Si vous regardez bien le dossier il a abusé de sa femme dès 2005, avant de nous rencontrer. Notre présence, notre absence n’aurait rien changé. Il l’aurait droguée ».

Compliqué, pour l’avocate de Redouan El F. de remonter la pente après ces inaudibles tirades. Elle tentera de les faire oublier en revenant sur le père de Redouane El F., instituteur au Maroc, dont on a parlé en début d’audience. Il battait sa femme. À huit ans il se souvient des cris, et de s’être interposé : « Je suis alors devenu sa bête noire ». Il est venu même venu au secours de sa mère. Elle a voulu se suicider, elle était à moitié dans les pommes. « Pour me rassurer, elle m’a dit qu’elle avait fait semblant ». Plus tard, ce mauvais père crèvera les yeux d’un voisin pour une sombre histoire de clôture. « Il a pris deux ans de prison. J’ai conseillé à ma mère de le mettre sous tutelle ». Motif ? Il a été diagnostiqué paranoïaque.

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