Au diable, l’hypocrisie ! Attention, chers lecteurs, des passages pourraient heurter votre sensibilité, d’autres parfaire votre éducation sexuelle. À côté, il faut bien l’avouer, nous ressemblons à des oies blanches ou à des « culs serrés ». L’authentique experte en luxures et bons plaisirs, dit tout, absolument tout, avec une franchise absolue et une crudité quasi chirurgicale. Rien n’est tabou : fellation, masturbation, sodomie, anulingus. Mais on ne peut réduire pour autant ce livre à un déballage romantico-génital. Pour cette adepte de l’autofiction, l’emprise passionnelle, qu’elle soit physique ou mentale, doit s’écrire car seuls les mots peuvent approfondir et mettre en perspective cette expérience vécue et soufferte jusqu’au bout. L’affranchie se double d’une lettrée méthodique qui n’a de cesse de jauger, d’observer, de décortiquer, d’« entomologiser » cette heureuse aliénation.
[embedded content]
Corps et esprit
Emma Becker choisit ici de relater en temps réel cette improbable histoire d’amour : une sorte de journal de bord durant trois saisons – printemps, été, automne – où elle consigne tant les ivresses voluptueuses que les fadeurs d’une vie de famille à laquelle elle est fatalement ramenée.
Comme souvent, ces deux-là n’auraient pas dû se rencontrer : la romancière provinciale de gauche et l’écrivain aristo germanopratin, spécialiste de Lucien Rebatet. Elle, mariée, deux enfants en bas âge, lui vaguement en couple depuis cinq ans. Lors de la remise d’un prix littéraire chez Castel, ils échangent quelques propos. S’ensuit une relation épistolière. : « Nous nous écrivons avec une régularité de métronome, cachant l’excitation naissante sous un exercice de style affable. » Et très vite les voilà amants. Et quels amants ! À faire pâlir le marquis de Sade, comme le chantait Sardou. Ils se ruent dans « l’alcôve du marquis » où leurs copulations hardies n’étouffent jamais les questionnements inquiets. La boussole est détraquée. La mère de famille joue de plus en plus mal son rôle. Le corps, présent ; l’esprit, ailleurs. Elle se change alors en une sorte d’éther flottant au-dessus des âpres réalités. Après l’incandescence des débuts, qu’adviendra-t-il ?
Et quels amants ! À faire pâlir le marquis de Sade, comme le chantait Sardou
Raccourcis saisissants
Des longueurs et en même temps des raccourcis saisissants ; des grossièretés énergiques et en même temps une élégance surannée : « Je reste votre amie sincère, et quand le reste du monde a le dos tourné, un ensemble de terminaisons nerveuses à vif et d’anfractuosités palpitantes, dont je vous prie de faire ce qu’il vous plaira. » Pour jouer avec la langue de cette façon et la meurtrir aussi adroitement, il faut la connaître. Sa prose est une explosion qui charrie tout, blocs énormes de chair et de peine. Elle grince, elle gémit, elle ricane, elle s’évade aussi. C’est ainsi qu’Emma Becker cultive aussi la petite fleur bleue.
Ce qui est touchant dans ce livre, c’est de sentir et la femme et l’écrivain se « désencombrer ». Vient un temps où les considérations sur l’appartenance sociale et la provocation n’ont plus lieu d’être. Le mot se rêve seul.
« Le Mal joli » d’Emma Becker, éd. Albin Michel, 416 p., 21,90€, ebook, 14,99 €.
Cet article, qui traite du thème « Masturbate vs NoFap « , vous est délibérément offert par masturbating-men.com. La raison d’être de masturbating-men.com est de parler de Masturbate vs NoFap dans la transparence la plus générale en vous procurant la visibilité de tout ce qui est publié sur ce sujet sur le web La chronique a été générée de la manière la plus honnête que possible. S’il advenait que vous projetez d’apporter quelques notes concernant le domaine de « Masturbate vs NoFap » vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Dans peu de temps, on mettra en ligne d’autres informations pertinentes autour du sujet « Masturbate vs NoFap « . Ainsi, consultez régulièrement notre site.