Un bol de corn-flakes contre la masturbation, l’étonnante conviction du Dr Kellogg

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Avant de figurer sur la table du petit-déjeuner dans le monde entier, le nom de Kellogg apparaît d’abord dans le Michigan au beau milieu du XIXe siècle, lorsque le patriarche de cette famille de seize enfants installe son usine de balais dans la petite bourgade de Battle Creek. La fratrie grandit dans les valeurs qu’on lui inculque, celles des adventistes du septième jour.

Pour faire court, il s’agit de l’une des nombreuses branches du protestantisme américain, plutôt progressiste. Sa principale responsable, Ellen White, engage la jeune église sur la voie des grands combats de société qui forgent l’époque: la séparation des églises et de l’État, la liberté religieuse, l’action humanitaire, les droits des femmes et des minorités, l’éducation, la santé…

Justement, c’est vers la santé que s’oriente un des membres les plus prometteurs de la famille, John Harvey Kellogg. En 1863, lorsque Ellen White commence à militer pour de vastes réformes sanitaires, le garçon n’a qu’une douzaine d’années, mais délaisse rapidement la fabrique de balais paternelle pour entrer comme apprenti imprimeur dans la maison d’édition adventiste de Battle Creek, Review and Herald –le meilleur endroit possible pour dévorer les écrits d’Ellen White.

Financé par elle et son mari, John s’engage alors dans des études de médecine à New York. Il en sort convaincu que c’est par l’alimentation qu’on peut prévenir ou guérir certaines maladies. Kellogg défend déjà l’idée que le bon équilibre de la flore intestinale est essentiel à la santé. Comme médecin et comme chirurgien, il prolonge en réalité les idéaux qu’Ellen White a déjà résumés avec le concept de «vie biologique» (biologic living): la bonne santé n’est jamais que le fruit d’une vie saine qui associe, entre autres, la qualité de l’alimentation à l’exercice physique et la vie au grand air.

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