Grande enquête sur la sexualité : les Français font moins l’amour mais le font mieux

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Comment les Français font-ils l’amour ? Comment conçoivent-ils leur sexualité et leur plaisir ? Quel regard portent-ils sur la sexualité des autres ? Après trois grandes études nationales menées en 1970, 1992 puis en 2006, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) ont dévoilé ce 13 novembre une nouvelle enquête scientifique sur la sexualité des Français. Baptisée «Contexte des sexualités en France» (1), elle a été menée auprès de plus de 30 000 personnes âgées de 15 à 89 ans. « L’ensemble des résultats atteste d’une plus grande égalité entre les sexes et les sexualités malgré l’accentuation des violences », note Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm, qui a co-dirigé sur cette enquête. Libération en résume les grands enseignements.

Une baisse du nombre de rapports sexuels

Les Français font moins l’amour : «L’activité sexuelle dans les douze derniers mois ainsi que la fréquence des rapports dans les quatre dernières semaines ont diminué au fil du temps, pour les deux sexes et dans tous les groupes d’âge», relève l’enquête.

Ainsi, un peu plus de trois quarts (77,2 %) des femmes et 81,6 % des hommes âgés de 18 à 69 ans ont déclaré avoir eu une activité sexuelle avec un partenaire au cours de l’année, alors qu’en 1992, plus de 86 % des femmes et de 92 % des hommes avaient eu des rapports sexuels au cours de l’année écoulée. «La baisse est beaucoup moins marquée chez les gens qui vivent en couple», détaillent les enquêteurs, qui relèvent tout de même que «la très grande majorité de la population a eu une activité sexuelle dans l’année, y compris aux âges les plus avancés».

Des résultats qui ne sont pas sans rappeler ceux d’une étude de l’Ifop relayée par Libé qui montrait, en février dernier, que les plus jeunes en particulier faisaient l’amour moins fréquemment que leurs aînés.

La norme hétérosexuelle remise en question

L’enquête atteste de la remise en question de plus en plus marquée de la norme hétérosexuelle dans les représentations et les pratiques. L’acceptation sociale des sexualités non hétérosexuelles est bien plus forte qu’auparavant, même s’il existe encore des résistances marquées, et bien que les discriminations à l’égard des personnes homosexuelles ou trans soient encore fréquentes. Grand changement par rapport aux enquêtes précédentes, les femmes rapportent, pour la première fois, plus d’expériences avec des personnes de même sexe que les hommes. Par ailleurs, une proportion significative de la population déclare ne pas être strictement hétérosexuelle, phénomène particulièrement remarquable chez les jeunes femmes (37,6 % des 18-29 ans). Dans un contexte de diffusion croissante des idées féministes, ces jeunes femmes s’orienteraient vers des trajectoires où les inégalités et la violence sont moins prégnantes.

Près de 15 % des femmes âgées de 18 à 89 ans déclarent ainsi avoir déjà été attirées par une personne du même sexe contre moins de 10 % des hommes. Une femme sur cinq affirme d’ailleurs ne pas être strictement hétérosexuelle, contre un homme sur sept.

L’étude observe en outre une hausse de l’acceptation sociale de l’homosexualité ces dernières années, en particulier de la part des femmes. Ces dernières sont 69,6 % à considérer que l’homosexualité est une sexualité comme une autre contre 56,2 % des hommes. Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à déclarer qu’elles n’auraient aucun problème à accepter l’homosexualité de leur enfant (77,9 % d’entre elles contre 66 % d’hommes). L’acceptation de la transidentité est, cela dit, moindre tant chez les femmes que chez les hommes (41,9 % de femmes et 31,6 % d’hommes).

Des pratiques plus diverses et une sexualité plus satisfaisante

On observe une légère augmentation de la satisfaction sexuelle : 45,3 % des femmes et 39 % des hommes se déclarent très satisfaits de leur vie sexuelle actuelle. Ces chiffres sont relativement stables dans le temps mais la situation s’améliore.

Les pratiques se diversifient : la pénétration anale (réalisée ou reçue) est plus démocratisée, avec près de quatre femmes sur dix (38,9 %) et plus de la moitié des hommes (57,4 %) qui déclarent avoir déjà pratiqué un rapport avec pénétration anale. « Cette pratique est intégrée plus tardivement dans le répertoire sexuel, surtout chez les femmes, étant plus fréquente chez les personnes âgées de 30 à 39 ans que chez les 18-29 ans. », note l’enquête.

Quant au sexe oral, il est également plus fréquent : 84,4% des femmes et 90,5% des hommes ont déjà pratiqué (qu’il s’agisse de prodiguer ou de recevoir) la fellation, soit une hausse de près de 20 points chez les femmes depuis 1992 et de 12 points chez les hommes. Le cunnilingus suit la même tendance : 86,9% des femmes et 87,7% des hommes le pratiquent, soit une hausse de près de 15 points chez les femmes et 10 chez les hommes. « Ces évolutions donnent à voir l’élargissement des répertoires sexuels, observé depuis le début des années 1970, qui dessine une sexualité beaucoup plus diversifiée et de moins en moins restreinte aux rapports avec une pénétration vaginale. Il faut souligner que les écarts de déclarations entre les femmes et les hommes restent marqués, » relèvent les auteurs de l’étude.

Le nombre de partenaires sexuels augmente et l’écart hommes-femmes se réduit

Les Français font l’amour plus tard, mais ils le font avec plus de partenaires : les femmes connaissent en moyenne 7,9 partenaires dans leur vie, contre 16,4 pour les hommes. L’écart reste important mais se réduit depuis cinquante ans : en 1970, les femmes avaient en moyenne 1,8 partenaire au cours de leur vie contre 11,8 pour les hommes ; en 2006, le nombre de partenaires des hommes était de 11,6 tandis que celui des femmes montait à 4,4. Pour autant, «l’écart est moins important quand on regarde le nombre de partenaires dont on a été amoureux, qui est le même chez les hommes et les femmes, relève Nathalie Bajos. Ces analyses montrent que c’est la définition même d’un partenaire sexuel qui n’est pas le même pour un homme et pour une femme. Les femmes ne comptent que les hommes qui ont compté alors que les hommes vont comptabiliser toutes les partenaires. La mémoire des femmes est socialement construite autour des relations importantes.»

Un premier rapport sexuel plus tardif… mais une sexualité plus longue dans le temps

Les jeunes Français sont plus âgés que leurs aînés lorsqu’ils vivent leur premier rapport sexuel. En 2023, l’âge médian du premier rapport sexuel est de 18,2 ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes. L’enquête de 2006 montrait que les plus jeunes, à l’époque, entraient dans la sexualité à 17,6 ans pour les femmes et 17,2 ans pour les hommes. Alors qu’un demi-siècle plus tôt, les hommes avaient plutôt 18,8 ans et les femmes 20,6 ans lors de leur premier rapport sexuel. «La baisse de l’âge au premier rapport a débuté avant que les moyens de contraception médicale ne se diffusent, relevait l’étude de 2006. Les événements de 1968 ont exprimé des changements qui étaient déjà en train de se produire.»

Aujourd’hui, le mouvement est donc légèrement inverse, avec un premier rapport sexuel plus tardif. Cependant, si les Français font l’amour plus tard, ils le font aussi plus longtemps dans leur vie : en 2023, 56,6 % des femmes et 73,8 % des hommes restent actifs sexuellement après 50 ans.

Les outils numériques massivement utilisés pour se rencontrer ou échanger des photos intimes

En 2023, 17,9 % des Françaises et 23,7 % des Français ont déjà rencontré un ou une partenaire sexuelle(le) sur un site ou une application de rencontre. Et plus d’un tiers (33 %) des femmes et près de la moitié (46,6 %) des hommes ont eu une expérience sexuelle en ligne, que ce soit en se connectant à un site ou une appli dédiée ou en échangeant des images intimes (nudes).

Chez les adultes de moins de 30 ans, 36,6 % des femmes et 39,6 % des hommes ont déjà envoyé une photo intime. Cette pratique est, par ailleurs, de plus en plus manifeste chez les adolescents comme le démontrait une étude franco-belge menée, en 2022, auprès de plus de 10 000 jeunes français et belges âgés de 13 à 25 ans. Trois quarts d’entre eux déclaraient avoir déjà partagé des images intimes de leur propre initiative.

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Les Français se masturbent de plus en plus, et les femmes l’assument davantage qu’avant

C’est un chiffre en constante augmentation, et la hausse est d’autant plus importante chez les femmes de 18 à 69 ans : elles n’étaient que 42,4 % en 1992 et 56,5 % en 2006 à déclarer se masturber, mais sont désormais près des trois quarts (72,9 %) à assumer les plaisirs solitaires. Un chiffre qui n’est sans doute pas sans lien avec la multiplication sur le marché des sex-toys dédiés exclusivement au plaisir clitoridien.

Chez les hommes du même âge, la masturbation est, de longue date, intégrée aux pratiques sexuelles, d’où une hausse moins marquée. En 1992, ils étaient 82,8 % à affirmer se masturber contre 89,9 % en 2006 mais ils sont toujours plus à l’assumer : 92,6 % des hommes disent aujourd’hui pratiquer l’onanisme. « On sait depuis les années 50 et les études américaines de Kinsey, que les hommes se masturbent plus régulièrement que les femmes et que la masturbation masculine est moins taboue. Il faut cependant éviter les raccourcis. […] Disons que c’est plus difficile pour les femmes. », relevait déjà en 2021 dans Libération la sexologue Aurore Malet-Karas.

Prévention des risques : les jeunes portent moins la capote, la pilule en chute libre

On observe une baisse de la prévention en début de vie sexuelle. En 2006, près de la totalité des hommes (97,1 %) et femmes interrogés (98,3 %) déclaraient utiliser un moyen contraceptif lors du premier rapport. En 2023, l’utilisation des contraceptifs lors du premier rapport sexuel concerne 87,2 % de femmes et 92,3 % d’hommes. Une baisse qui s’observe également dans l’usage du préservatif. En 2023, ce sont 75,2 % de femmes et 84,5 % d’hommes qui ont eu recours au préservatif lors d’un premier rapport entre 2019 et 2023. Autre chiffre préoccupant, seule la moitié de femmes et d’hommes ont utilisé un préservatif lors d’un premier rapport au cours des douze derniers mois. La couverture vaccinale contre les IST reste d’ailleurs insuffisante, notamment chez les hommes. Chez les 15-29 ans, seuls 50,6 % de femmes et 20,2 % d’hommes sont vaccinés contre les papillomavirus humains.

Notons également que 34,7 % de grossesses survenues dans les cinq dernières années sont non souhaitées alors que plus de 90 % de femmes utilisent une méthode de contraception. Le recours à la pilule chute, lui, de 17,7 points chez les 18-29 ans, le stérilet devenant la méthode contraceptive la plus utilisée. Parmi les raisons évoquées, la crise des pilules de 3e et 4e générations en 2012 qui ont effrayé un certain nombre de femmes ainsi qu’un phénomène de démédicalisation couplé à l’attrait de méthodes de contraception plus naturelles. Sans compter que la crise économique limite l’accès à la contraception médicalisée. Autre chiffre alarmant : plus de la moitié des dernières grossesses chez les jeunes (18-29 ans) sont non désirées.

(1) Enquête menée de novembre 2022 à décembre 2023. Ce sont ainsi 31 518 personnes âgées de 15 à 89 ans qui ont été interrogées par téléphone ou en ligne en France métropolitaine ainsi que dans les quatre territoires d’Outre-mer. Supervision scientifique : Nathalie Bajos (sociologue, Inserm), Caroline Moreau (épidémiologiste, Inserm) et Armelle Andro (démographe, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). L’Ined, le CNRS, l’EHESS et Santé publique France ont également contribué à cette vaste enquête.

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