« Les contours de l’activité sexuelle se modifient », révèle la sociologue Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm, qui a piloté cette vaste enquête menée auprès de plus de 31 000 personnes, et baptisée « Contextes des sexualités en France ».
Cette mutation est marquée par un « paradoxe » : la sexualité des Français, et particulièrement celle des Françaises, se diversifie : ils et elles ont plus de partenaires, parfois du même sexe, se masturbent davantage, utilisent davantage les espaces numériques, etc. Mais qu’ils soient seuls ou en couple, « ils ont moins de rapports sexuels », indique la chercheuse. Les Français sont-ils moins satisfaits de leur vie sexuelle qu’en 2006, date de la dernière enquête Inserm ? Pas du tout.
En toile de fond, les chercheurs et chercheuses estiment que l’ensemble des résultats attestent «d’une remise en cause de la norme hétérosexuelle». Sans être totalement nouvelle, elle « s’est accentuée ces dernières années », souligne Nathalie Bajos et s’accompagne d’un « rejet de la disponibilité sexuelle des femmes ».
« Le mouvement #MeToo a modifié le cadre normatif du consentement sexuel », précise la chercheuse. Et, pour les femmes, « la relation hétérosexuelle est souvent vécue comme un cadre un peu contraignant en raison des inégalités entre les femmes et les hommes qui perdurent dans la société ». D’où leur recherche de nouvelles pratiques.
Décryptage en chiffres.
Une baisse de la pratique sexuelle
En 2023, 77 % des femmes déclarent avoir eu un rapport sexuel au cours de l’année écoulée. Elles étaient 86 % en 1992 et 83 % en 2006. La baisse est également marquée chez les hommes (92 % en 1992, et 82 % en 2023). C’est sans doute lié au fait que « les Français vivent moins en couple aujourd’hui », indique Nathalie Bajos. Et qu’un rapport sexuel ne se traduit plus forcément, aujourd’hui, par une pénétration vaginale, laquelle est en baisse depuis 2006.
Mais si l’activité sexuelle est en baisse, dans le même temps, la pratique sexuelle se diversifie. Plusieurs indicateurs en témoignent.
Plus de partenaires
D’abord, le nombre de partenaires déclarés est en augmentation. Les femmes de 18 à 69 ans déclarent 7,9 partenaires en moyenne au cours de leur vie (contre 4,5 en 2006), et les hommes 16,4 (contre 11,9). Cela s’explique notamment par le fait que les femmes ne comptent que les hommes qui ont compté alors que les hommes comptabilisent aussi les histoires d’un soir.
La masturbation davantage pratiquée
La pratique de la masturbation s’est beaucoup répandue chez les femmes : 73 % des femmes déclarent s’être déjà masturbées contre 56,5 % en 2006. Chez les hommes, la masturbation était déjà intégrée de longue date à leurs répertoires sexuels : elle concernait 90 % d’entre eux en 2006, et 93 % aujourd’hui. La pénétration anale est, elle aussi, est davantage pratiquée.
La norme hétérosexuelle remise en cause
La norme hétérosexuelle est aussi remise en cause et l’homosexualité beaucoup plus acceptée. Dans ce contexte, les Français sont de plus en plus nombreux à expérimenter des expériences sexuelles avec des personnes du même sexe. 8,8 % des femmes et 8,9 % des hommes déclarent avoir eu au moins un partenaire du même sexe au cours de leur vie. Mais ces changements sont particulièrement marquants chez les jeunes et notamment les femmes : 32,3 % des femmes de 18 à 29 ans et 13,8 % des hommes disent avoir déjà éprouvé une attirance pour une personne de même sexe.
Des pratiques numériques nouvelles et massives
Les pratiques numériques marquent « une révolution » dans la vie sexuelle des Français, souligne la démographe Armelle Mandro. Pour la première fois, cette enquête de l’Inserm « permet de mesurer l’ampleur des usages numériques dans la sexualité contemporaine ».
Ainsi, en 2023, 33 % des femmes et 47 % des hommes ont eu une expérience sexuelle en ligne avec un autre partenaire. Ces pratiques sont particulièrement répandues chez les jeunes. 64 % des femmes de moins de 30 ans et 73 % des hommes du même âge ont eu ce type d’expérience. Cela peut se traduire par le fait d’échanger des images intimes via les espaces numériques. 37 % des jeunes femmes et 40 % des jeunes hommes l’ont déjà fait.
« Mais ces nouvelles pratiques numériques ont aussi fait émerger de nouvelles formes de violence en ligne », souligne la chercheuse. Harcèlement en ligne, réception d’images intimes non sollicité ou diffusion d’images intimes à son insu : 13,1 % des femmes et 12,8 % des hommes déclarent avoir déjà vécu une expérience préjudiciable en ligne. Des chiffres qui explosent chez les moins de 30 ans : une femme sur trois et un homme sur quatre en ont été victimes.
Une satisfaction sexuelle
Dans ce contexte de profonde mutation, les Françaises et les Français ne se disent pas moins satisfaits de leur vie sexuelle. 45 % des femmes et 39 % des hommes se déclarent mêmes très satisfaits. Un chiffre relativement stable depuis quatre décennies. « Il n’y a pas de baisse de la satisfaction sexuelle chez les hommes, alors que, dans le débat public, des arguments ont été avancés pour dire que le mouvement #MeToo portait atteinte à la virilité des hommes, et qu’ils ne s’y retrouvaient pas », insiste Nathalie Bajos.
La sexualité des Français, et surtout des Françaises est aussi davantage « souhaitée » que subie, souligne la sociologue. « Le nombre de femmes qui s’engagent dans des rapports sexuels sans en avoir vraiment envie a baissé ».
Davantage de violences sexuelles déclarées
Sans surprise, les déclarations de violences sexuelles ont sensiblement augmenté au fil du temps. 29,8 % des femmes de 18 à 69 ans, contre 15,9 % en 2006 ont déclaré, en 2023, avoir subi un rapport forcé ou une tentative de rapport forcé au cours de leur vie. Ces déclarations augmentent également chez les hommes (8,7 % concernés en 2023 contre 4,6 % en 2006). C’est le signe que le seuil de tolérance a baissé et que ces violences sont davantage identifiées et plus facilement évoquées dans le cadre d’une recherche.
Des chiffres préoccupants en matière de santé sexuelle
L’enquête de l’Inserm a aussi permis de se pencher sur la santé sexuelle des Français. Elle révèle notamment que seulement 53 % des hommes et 49 % des femmes ont utilisé un préservatif à l’occasion de leur premier rapport sexuel avec un nouveau partenaire. « Des chiffres relativement préoccupants, même si ces pourcentages sont un peu plus élevés chez les jeunes », souligne Caroline Moreau, épidémiologiste à l’Inserm.
Inquiétude aussi concernant la santé des minorités sexuelles et de genre. L’enquête révèle que les personnes qui ont eu des rapports sexuels avec des personnes de même sexe et les personnes qui ont changé de genre sont davantage exposées aux violences sexuelles, ce qui contribue à la dégradation de leur santé mentale.
Le stérilet devant la pilule
En matière de contraception (91 % des femmes de 18 à 49 ans), des « changements très significatifs » se manifestent dans le choix des méthodes, indique aussi Caroline Moreau. La pilule, qui était, de loin, le premier mode contraceptif en 2006 (pour 56 % des Françaises, contre 27 % aujourd’hui) est reléguée derrière le stérilet, dont l’usage augmente significativement et devient la méthode la plus utilisée (28 %). L’usage du préservatif augmente lui aussi (19 %).
Méthodologie. L’enquête de l’Inserm, financée par l’ANRS et Santé publique France, a nécessité cinq ans de travail. Les premiers résultats qui sont dévoilés ne concernent que la France hexagonale. D’autres publications suivront.
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